R : et le rire qui se cache sous les mouchoirs mouillés d'une sueur aussi froide qu'un régiment de fantômes fraîchement sortis du placard où des romans fantastiques ont lentement acquis la poussière des ans et les envies de meurtre nécessaires à cet éclat de la vie dont il nous reste à graver la mémoire comme celle d'un autre avec l'art du mouvement qu'on prête aux figurines en plastique lorsqu'on les articule du bout des doigts sur les surfaces planes et lisses qui s'exposent ingénument à la calligraphie des empreintes de leurs pas imprimés dans la veine de béton qui fabrique nos villes sur le ton de l'exil et qu'elles emploient pour te dire le plus cruel des amours à se mettre entre nous dans une langue de l'étouffement et des jeux d'épaule plus ou moins distants qui enserrent de leurs ceint des lendemains d'absence et des portes de sortie qui emportent le goût du départ avec elles au sommet de toute résistance comme des trous refermés dans les murs cachent au point du jour les mouchoirs mouillés où la liberté simule la mesure d'une belle aventure et reproduit le théâtre des prochains soleils dans le chiffre d'une éclipse qu'on a vu se remplir d'heures en pièces détachées comme une barque avant elle a pris l'eau lorsqu'elle fut dessertie de son socle pour traverser les époques annoncées comme des mouvements perpétuels de révolutions qui se voulurent inaltérables et à l'image de l'océan qui inlassablement se soulève de toute sa matière sur la très lisse et plane surface des abysses où plongent une à une les figurines affolées à la quête de liens à tisser et de choses perdues dans d'une renommée perpétuée