Forceps : mère amère, elle se glisse dans l'espace. Elle se fraye un chemin, traverse l'os : elle cherche. Elle cherche mon esprit. Je me cache. Je me tais aux recoins de l'amibe. Je me fais petit comme l'oeuf dur comme le roc poli comme l'enfant de choeur purulent des cloques que laisse l'approche ultime du feu. Tard, à jamais, indéfiniment tard : ma pensée m'a trahi. Elle était au centre de mon esprit. Je sens déjà sa langue qui me fouille, je la sens qui vrille mes nerfs, en moi, qui me pénètre, qui triture, qui vient. Elle fait sa noce : "Viens!" Mon premier mot. Tu te cherches un instant, une idée, une douleur, un cloaque de sentiments pour tapir ta semence. Comme elle devient froide au contact de ma fuite. Elle devient la force. Et je la sens en moi. Et je fuis maintenant sous les pointes d'aciers, les marteaux, le pilon, partout où mon esprit se dérobe sous la pensée dans un fracas de guerre atroce. Mais elle précède mes pas, droite comme une équation jusqu'à la solution, fière comme un noeud froissé jusqu'à son orgasme final... Je suis à présent fécondé, prêt à pondre à mon tour des larves et des chenilles par milliers. Violé mais productif de verbe et de billets. Doux comme l'amour.