Fuite : souvent on a le souffle coupé et de la sueur glacée nous perle sur le front comme la veille nous froisse le dos sans s'en rendre compte, le coeur dans les tempes. Mais rien ne bouge. Ah ! on retrouve sa respiration, mal au coeur. On s'enroule dans un drap de sable sec pour tituber jusqu'au bain. Le sol dérobe à nos orteils nos derniers fruits mûrs et laisse leurs noyaux en pâture. J'attends du creux l'eau qui jaillit, et des visages au passage : mais ce n'est jamais assez nu. Des bleus, des ecchymoses, d'anciennes taches moisies, il en paraît partout, toujours de plus brillantes, des langueurs assassines. Ruissellement sous la gerbe vénéneuse comme le sucre est soluble. Les os dégoulinent. Toutes ces précieuses couleurs : siphon.