Laisser : tous les jours, on se tue à faire la paix. On avance des propos sur la reculée de la misère, statistiques au poing, et on se crève à se laisser survivre, enfin. La nuit, on saute d'une main sur des tempos carrés, les uns contre les autres dans une boite cloisonnée, encore gavé de dessert, en plaignant d'autre main les misérables pauvres qui dansent dans le buffet, seuls devant le désert. Mais on se couche fatigué, avec la joie dans les talons et la répugnante impression d'être heureux, parce qu'on a vue sur des oiseaux en cage et qu'on souffre d'une amputation du petit doigt. On s'ébronche à tourner les pages d'une mauvaise poésie de gare qui finira, par chance, dans un profond sommeil. Et toi, tu me bouscules d'agréments et de compliments agricoles.