Zoo : je tourne et j'enrage comme un arbre en cage, une fissure à chaque paupière, écorchée de mes propres mains : "Je vois au travers et la terre retournée chavire comme un réverbère. L'enfer." Le plafond se débat. Il se tortille et s'enroule comme un havre de torture, aspirant dans un souffle les mains et les marées ; le feu contagieux qui se propage sans jamais s'assoupir de la bouche à l'oreille : "C'est le jugement par les eaux, à qui respire en dernier. Dans les mâts logent les bourreaux. C'est le jugement..." Et le sablier accuse. Il tend son poing hargneux vers le ciel et dénonce l'éclair : "Il a longtemps renâclé la voix lactée de la terre en répandant sa colère à l'acharnement de destin." La chaise se lève, elle bouscule le sommier dans un accès de rage mais tremble sur ses pieds, faune d'ancienne forêt, comme une feuille prisonnière : "...et toi dont je ne vois que le dos, qu'attends-tu pour partir en campagne? Accompagne ton pas et, au moins une fois, entends ! Mais ne regarde pas." La mère s'en défend, elle retrousse une vague jusqu'à sa cuisse impure ; une étoile y a laissé l'estampe de ses dents : "Elle a chargé ses ressacs de graines abandonnées, d'humus comme au soleil tarissent les lumières. Elle a ensemencé le désert et la neige, donnant à la volée des cités en rosée." Les miroirs concluent. A grande réflexion les dunes de brasiers sont des tas oubliés qui assurent un chemin sans murs vers la vallée : "Ils ont rasé, à larges coups de dés, tous les bras de rivières. Les jambes écourtées conduiront sans faillir comme des cordes arquées jusqu'au sommet du puits." Fuyez.