Débris : morceaux épars, bribes d'une fiction, jeudi est arrivé. Je n'ai rien vu venir, ni ces ombres devenues opaques par la nuit se réfugier dans les cellules capitonnées et tranquilles de l'infirmerie, ni la complicité avouée du cimetière de boue séchée qui abrite, sous sa colline, la tranchée de nos histoires sans frontières originales. La fureur prête parfois son salut au silence : heureusement, le temps passe. Mon partenaire, un meunier dans le civil, laisse jouer sa bague contre le flanc de sa chaise. Sans impression personnelle. Il dénombre mentalement la succession des gouttes de pluie qui scintillent à la flamme des torches et tombent par terre de son ciré suspendu sur un coin de meuble. L'autre est un charpentier. Il distribue les cartes maintenant dans un nouvel ordre. Rapides coups de poignet. Cercle bouclé. Aller donc retrouver. Tout de suite, je perds tout. J'aimerais me retirer pour ce soir mais je sens qu'on me regarde, alors je fais semblant d'écrire.